les
17 ateliers en 1789
A
: Paris
AA : Metz
B : Rouen
BB : Strasbourg
D : Lyon
H : La RochelleI : Limoges
K : Bordeaux
L : Bayonne
M : Toulouse
MA : Marseille
N : Montpellierpetite vache: Pau
Q : Perpignan
R : Orléans
T : Nantes
W : Lille
:
Bruxelles (1939)
Madrid
(
):
Flans préparés à Madrid,
Berne et Utrecht 1916
Poissy
(
):
POISSY (société française
de monnayage) 1922-1924
le
mat : Utrecht 1812-1813
Les
autres ateliers ayant existés
A
: arras (1640-1658)
B : Beaumont-le Roger (1940 et 1943-1958)
B : Dieppe (1592-1594)
BD : béarn (1675-1704)
C : castelsarrasin (1914 - 1942-1946)
C : Caen(1655-1658, 1693-1712)
C : Saint lô :(1539-1653, 1659-1693)
CA : Francfort ville libre (1618-1636)
CC : Gênes (1805)
CL : Gênes (1811-1814)
D : Vienne (dauphiné) (1655-1658)
E : Melun sur Loire (1655-1658)
E : Tours (1539-1655; 1659-1772)
F : Angers (1539-1738)
G : Genève pour la france (1799-1805)
G : Poitiers (1539-1772)
G : Grenoble (1489-1503)
H-A : La Rochelle (1539-1837)
I : Limoges (1766 - 1837)
L couronné : Lille (1686-1693)
LA : Laon
LL : Lille (1685)
MC : Monaco
O : Clermont Ferand (1592; 1591-1594); 1610-1772)O
: Moulin (1549-1555)
O : Riom (1555-1591; 1591-1772)
O : Saint Pourzain (1539-1549)
P : Dijon (1539-1772)
Q : Chalon sur Saone (1539-1700)
R : Avignon
R : Nimes (1655-1658)
R : Villeneuve les Avignon: (1539-1654; 1659-1699)
R avec un lis : Gand pour la France (1815)
S : Reims (1690-1772)
S : Troyes (1539-1679)
S couronné : Troyes (1679-1690)
T : Saint Menehold (1539-1551)
T : Turin pour la France (1540-1549)
R : Rome pour la France R couronné (1812-1814)
R : Londres (1815) pour les 20F or
U : Amiens (1571-1578)
U : Troyes (1690-1772)
U : Turin Italie française (1538-1544; 1792-1814)
V : Troyes (1690-1772)
V : Turin (1539-1540)
X : Amiens (1578-1772)
X : Besançon (1693-1772)
X : Villefranche (1539-1548)
Y : Bourges (1539-1772)
Z : Grenoble (1539-1772)
Z : Saint Pouçain (1529-1531)
Dans
le but de contrôler la production et la mise
en circulation des monnaies, les autorités
monétaires firent graver des marques afin
de distinguer les ateliers quand leur nom
n'apparut plus explicitement, quand les mêmes
types furent frappés par plusieurs ateliers,
d'identifier le responsable de la fabrication,
le maître d'atelier essentiellement, ou le
graveur, afin aussi de distinguer les différentes
émissions d'une même espèce du même type dont
les conditions avaient été modifiées par une
mutation.
Ces
systèmes de différents étaient des codes dont
le déchiffrement ne nous est guère permis
que lorsqu'on dispose de sources écrites qui
les explicitent. Au Moyen Âge, le différent
est matérialisé par un motif placé dans le
type principal, en cantonnement de la croix,
en remplacement de la croisette initiale de
la légende, en fin de légende, en ponctuation
ou séparation des mots de cette légende, ou
encore sous telle lettre de la légende, ou
par modification de la forme d'une lettre.
Les différents d'ateliers correspondent donc
avec la relative uniformisation d'un monnayage
par une autorité qui dispose de plusieurs
unités de fabrication. Ainsi au XIIIesiècle,
temps du denier tournois monnaie unique du
roi, des ponctuations diférentes affectent
les légendes sans qu'on puisse les interpréter,
ni même affirmer qu'il s'agisse uniquement
de différents d'ateliers. Même lorsque les
symboles distinctifs se multiplient sur le
monnayage étoffé de Philippe le Bel, nous
n'en avons pas encore la clef de lecture.
Au
XIVesiècle, il y eut de façon certaine des
différents d'ateliers sur les monnaies royales,
mais choisis librement par les maîtres plus
que par l'administration centrale des monnaies.
Quelques différents par symbole ou lettres
ont été déchiffrés pour des ateliers de Jean
le Bon. Après 1360, l'Aquitaine anglaise distingue
ses ateliers par l'initiale du nom de lieu
en fin de légende, comme P pour Poitiers.
Après
la reconquête, Charles V conserve ce système.
Ce choix fut aussi utilisé dans le duché de
Bretagne.
En 1389, les monnaies royales françaises furent
marquées d'un point secret, placé sous une
lettre précise de la légende, le point sous
cette lettre indiquant l'atelier. Ainsi l'atelier
de Paris était représenté par un point sous
la 18e lettre de la légende. Par la suite,
ce système ne fut pas le seul utilisé pour
différencier les ateliers. Dans le royaume
divisé de "l'après-Azincourt", le
Dauphin Charles donna des lettres en fin de
légendes aux ateliers ouverts par lui et les
Anglais un symbole à la place de la croisette
initiale, couronne, léopard. Dans la seconde
phase de son règne (1436-1461), Charles VII
a tant d'ateliers, même s'ils ne fonctionnent
pas en même temps, que lettres et symboles
sont autant utilisés comme différents que
les points secrets, les lettres des légendes
n'étant pas assez nombreuses.
Après
la reconquête et malgré la fermeture de nombreux
ateliers, ces particularités persistèrent
par tradition, par commodité.
En 1540, on décida que les points secrets
seraient remplacés par des lettres d'atelier,
placées à l'exergue dans le champ. Paris avait
ainsi la lettre A. On la plaçait parfois au
cœur de la croix du revers, puis elle coupa
la légende quand il n'y eut plus de séparation
marquée avec le champ. Cependant, des points
secrets subsistèrent concurrement aux lettres
pour quelques ateliers jusqu'au règne de Louis
XIII. Quelques symboles survécurent sous François
Ieret Henri II, d'autres réapparurent momentanément
à la faveur des désordres liés aux guerres
de Religion et d'autres encore apparurent
après des annexions, en Béarn, à Besançon,
ou bien on doubla la lettre, MM puis AA à
Metz, LL à Lille, BB à Strasbourg.
Ce système survécut à la Révolution et perdura
jusqu'à ce que Paris reste le seul atelier
français (1878).
Les différents de maître d'atelier ou de graveur
prirent d'abord les emplacements et les formes
les plus variées, se combinant parfois avec
le différent d'atelier, puis à partir du XVIesiècle
furent généralement placés en fin de légende
de revers, avant le millésime quand il y en
eut. À partir de la Révolution, généralisant
une pratique amorcée au XVIIIesiècle, les
marques des directeurs d'ateliers et des graveurs
généraux furent gravées à l'exergue des pièces.
Depuis 1880, la corne d'abondance symbolisant
la Monnaie de Paris remplace la marque de
directeur. On reproduisait en outre la signature
du graveur ayant créé le type empreint sur
la pièce. Ces usages sont encore en vigueur
actuellement.
La nouvelle émission d'une monnaie à un titre
et un poids différents, décision de l'autorité
émettrice, se traduisait dans une marque distinctive
choisie par elle. Ce fut d'abord souvent le
cantonnement de la croix par un symbole, qu'on
pouvait déplacer d'un canton à un autre, puis
qu'on multipliait, qu'on remplaçait par un
autre ou auquel on ajoutait un autre symbole.
Comme une certaine logique présidait au choix
de ces différents d'émission, on peut, en
l'absence de sources d'archive, essayer de
reconstituer l'ordre de la série.
Ensuite,
d'autres modes se développèrent en plus. On
modifia la ponctuation de la légende, une
lettre de la légende, la croisette initiale,
un élément du type, la marque d'atelier. Cependant
ces différents manifestant souvent une altération
monétaire devaient être plus discrets que
les autres, voire secrets.