Chaque
cité frappait ses propres pièces,
signe de son indépendance. Comme chaque
cité avait son propre symbole, il
existe de fait de nombreuses pièces
différentes. Les plus célèbres sont
les drachmes à la chouette d’Athènes.
Grèce
Antique La Drachme
On
trouvait à cette époque
le didrachme (valant 2 drachmes),
le tétradrachme ou « statère
» (valant 4 drachmes), et
le décadrachme (valant 10
drachmes), dont certains
font partie des plus belles
monnaies connues. Les divisions
de la drachme étaient l'obole,
frappée en argent ou en
bronze et le chalque, frappé
en cuivre.
La drachme a été conçue
plusieurs siècles avant
Jésus-Christ, la doyenne
des monnaies européennes
est née sur une île, appelée
Egine. Elle tient son nom
d'une nymphe, qui eut pour
seul tort d'être aimée de
Zeus, qui l'enleva et l'y
déposa. Selon la tradition
le roi Phidon d'Argos y
fait frapper les premières
drachmes, à figure de tortue.
Monnaie grecque d'Egine
Les
fouilles archéologique récentes
situent leur frappe autour
de 550 avant Jésus Christ,
Phidon a régné autour de 650,
il y a donc contradiction
entre la légende et les données
de terrain. Le début de la
frappe des drachmes découle
probablement de ses contacts
commerciaux avec l'Asie Mineure
, et notamment la Lydie où
sont nées les premières monnaies.
Egine reprit vraisemblablement
l'idée et produisit une monnaie
d'argent pur.
ROYAUME DE LYDIE. CRESUS,
roi 561-546 av. J.-C.
La
drachme tire son nom du
terme grec drax, qui signifie
"main pleine"
Elle représente littéralement
la quantité d'oboles (monnaies
de l'époque), qui peut tenir
dans une main, soit six
pièces.
macedoine-philippe-tetradrachme
Les
drachmes les plus illustres,
celles qui se répandirent
bien au-delà de la Grèce
et furent même copiées par
certains peuples celtes,
sont les macédoniennes.
Leur épopée débute sous
le règne de Philippe II.
Nous sommes en 359 avant
JC . Par sa force de caractère
et sa détermination, il
redonne confiance aux siens,
dans un contexte pourtant
difficile. De victoire en
victoire, le fier souverain
écarte les menaces et assoie
la pré-éminence de la Macédoine
sur les affaires de la grèce.
Alexandre III le Grand,
double statère, Tête casquée
d'Athéna à droite.
Sous son règne sont frappées
des drachmes gravées à l'avers
du portrait de Zeus et au
revers de Philippe II à
cheval, ou d'un jeune cavalier
nu portant les insignes
de la victoire. Il existe
également des tétradrachmes
(= 4 drachmes) de Philippe
II coiffé de Kauria (couvre
chef macédonien) et de l'éffigie
de Zeus. A cette époque,
les peuples celtes en contact
avec la Macédoine reprennent
pour la frappe de leurs
monnaies, le style des drachmes
et statères de Philippe
II. le souverain recourt
essentiellement aux ateliers
de Pella sa capitale, et
Amphipolis (près de mines)
pour son monnayage.
Tétradrachme (pièce de quatre
drachmes) à l'effigie d'Alexandre
le Grand
En
juillet 356 av JC sa première
femme Olympias met au monde
son fils Alexandre III le
Grand. Il succède à son
père à l'âge de 20 ans,
assassiné mystérieusement
et probablement par olympias.
Suivant la tradition macédoniennne,
Alexandre appuyé de sa mère,
fait le ménage parmi les
prétendants au trône.
Tétradrachme
Avers: tête d'Alexandre
le Grand à dr. sous les
traits de Zeus
Revers: massue entre un
panier et une chaise, couronne
d'olivier
Fort d'une armée puissante,
il débute ses campagnes
par l'Asie Mineure, en 334
et les achève en 326 aux
abords de l'Inde. pour les
besoins de son armée, il
ouvre de nombreux ateliers
en Asie Mineure. La drachme
devient peu à peu la monnaie
la plus utilisée de son
nouvel empire, passant tant
entre les mains des marchands
égyptiens d'Alexandrie que
des babyloniens. La drachme
devient un de ses supports
de propagande privilégiée
dans une multitude de territoires
conquis.
ROIS DE MACEDOINE. ALEXANDRE
LE GRAND. Drachme d'argent
frappée à LAMPSAQUE. Tête
d'Héraklès à dr. coiffé
de la peau de lion. R/ Zeus
assis à g. sur un
trône et tenant un aigle.
La
monnaie la plus répandue
de l'antiquité se sont les
Alexandres
Au
début de son règne, il choisit
pour quelques unes de ses
monnaies la tête d' Héraclès,
car tous les souverains
macédoniens se considèrent
héritiers du héros. Ce choix
s'avère des plus judicieux,
car le demi-dieu possède
des équivalentds dans les
religions orientales, en
la personne de Gilgamesh.
La représentation de Zeus
assis au revers se prête
également à de multiples
interprétations. Le choix
du dieu d'entres les dieux
souligne l'importance du
souverain macédonien face
aux cités grecques. de plus,
il possède lui aussi des
équivalents en Orient, dont
Baal. Le roi est assimilés
aux divinités.. les vertus
d'Héraclès et de Zeus deviennent
par tranfers celles d'Alexandre
et l'admiration qu'on lui
voue, se change en culte
quasi religieux.
Les
drachmes, ainsi chargés
de symboles forts, sont
tout à la fois véhicule
et miroir de l'idéologie
royale.
Avoir
l'opportunité de tenir une
drachme d'Alexandre III
le grand dans ses mains,
c'est la chance de pouvoir
admirer un fragment de légende
vieux de plus de 2300 ans.
la patine du temps y a gravé
à jamais la gloire d'un
conquérant, qui a traversé
les siècles.